Titre d’Ingénieur diplômé

 Ingénieur : une appellation qui fait référence à une fonction et à un titre

Il paraît naturel avant de décrire les formations d’ingénieurs de rappeler brièvement ce qu’est un ingénieur.

La tâche n’est pas si simple puisque l’appellation d’ingénieur recouvre en France deux grandes réalités, qui coexistent sans se confondre.

  • l’exercice d’une activité professionnelle demandant une compétence technique.
    • Dans les statistiques de l’INSEE (CSP 38) ce personnel est répertorié dans la catégorie des ingénieurs et cadres techniques.
  • la détention d’un titre sanctionnant un parcours de formation répondant à certains critères (ou une expérience professionnelle dont les acquis ont été validés en regard de ces critères).
    • Il y a en gros 480 000 ingénieurs diplômés en activité relevant de cette définition (dont 260 000 seulement sont ingénieurs au sens de l’INSEE)

Cette distinction profession – titre mérite d’être soulignée, car il n’y a pas de recouvrement total entre ces notions dans les entreprises :

  • l’accès aux fonctions d’ingénieur n’est pas réservée aux seuls titulaires d’un Titre d’Ingénieur : dans les entreprises de nombreux ingénieurs ont un diplôme universitaire (master, doctorat) ou sont issus de la promotion interne
  • l’évolution naturelle de la carrière des ingénieurs diplômés les conduit vers des fonctions de responsabilité où la part réservée aux tâches purement techniques tend, sinon à disparaître, du moins à s’atténuer fortement
  • l’extension des activités tenues par les ingénieurs et leur diffusion à tous les secteurs, rend de moins en moins précises les frontières des tâches qui leur sont dévolues et les conduit à une confrontation permanente avec des cadres d’autres profils

Ingénieur diplômé : un titre protégé par la loi (sa délivrance et son utilisation sont réglementées)

En France, la profession d’ingénieur n’est ni contrôlée, ni réglementée : il n’existe pas d’Ordre professionnel des ingénieurs comme il existe – par exemple – un Ordre des médecins.

L’accès aux postes d’ingénieur est donc, sur le principe, totalement libre.

Par contre, le titre d’ingénieur, directement lié à un diplôme, est reconnu et protégé par la loi (et non l’appellation simple d’ingénieur) : sa délivrance et son utilisation sont réglementées.

Deux grands modes de délivrance du Titre d’Ingénieur Diplômé

Le titre d’ingénieur diplômé délivré par un établissement d’enseignement supérieur au nom de l’État

Dans la très grande majorité des cas, le titre d’ingénieur diplômé sanctionne en France une formation dispensée par un établissement d’enseignement supérieur habilité après évaluation et accréditation d’une instance indépendante : la Commission des Titres d’Ingénieurs (CTI), créée par la loi du 10 juillet 1934.

Cette habilitation est donnée :

  • pour les écoles publiques : par le ou les ministres concernés sur avis d’accréditation de la CTI  (l’arrêté d’accréditation pris par l’autorité administrative emporte l’habilitation)
  • pour les écoles privées : sur décision directe de la CTI

Les établissements doivent solliciter l’habilitation à délivrer le titre d’ingénieur diplômé pour chacun de leurs diplômes et pour chacune des voies d’accès : formation initiale sous statut étudiant ou apprenti, formation continue ou VAE (validation des acquis de l’expérience).

En savoir plus sur les différentes voies d’accès au Titre d’Ingénieur Diplômé d’un établissement

L’habilitation, renouvelée tous les 6 ans par secteur géographique,  atteste que les écoles « présentent des programmes et donnent un enseignement suffisants » pour délivrer un diplôme d’ingénieur.

Chaque année, un arrêté interministériel est publié au Journal Officiel fixant la liste des écoles habilitées à délivrer un titre d’ingénieur diplômé, « vu les avis et décisions de la Commission des Titres d’Ingénieur », les intitulés officiels des diplômes d’établissement et les durées d’habilitation.

Le libellé de ce diplôme d’établissement délivré au nom de l’État prend deux formes selon la maquette du parcours de formation :

  • « Ingénieur diplômé de l’École…, éventuellement de l’Établissement…., éventuellement Spécialité…., éventuellement en partenariat ou en convention avec… » :
    • ce libellé correspond à la très grande majorité des diplômes d’ingénieur délivrés.
    • Il ne fait pas référence à la voie d’obtention du diplôme qui peut être en formation initiale sous statut étudiant ou d’apprenti, en formation continue ou par la VAE (validation des acquis de l’expérience)
    • le nom officiel de la spécialité, si elle existe, doit être constituée à partir d’un ou de deux libellés pris au sein de la liste officielle définie chaque année par la CTI (Commission des Titres d’Ingénieur)
    • ce titre confère à ses titulaires le grade de Master (attestant du niveau des connaissances académiques) ce qui assure sa reconnaissance dans l’espace européen et international au niveau correspondant, en permettant notamment l’inscription en formation doctorale
    • Il est enregistré de droit au niveau I  sur l’échelle des certifications professionnelles (RNCP) attestant du niveau des capacités professionnelles acquises
  •  « Ingénieur spécialisé en …, diplômé de l’École » ou « Ingénieur spécialisé de l’École… »
    • Ce libellé fait référence au diplôme sanctionnant une formation post-diplôme d’ingénieur (titre d’ingénieur de spécialisation)
    • Ce titre est positionné à bac+6 ou plus : entre le grade de master et celui de docteur
Le titre d’ingénieur diplômé délivré par l’Etat  (IDPE)
  • Le titre d’ingénieur IDPE est délivré par le ministère en charge de l’enseignement supérieur.
  • Il est délivré à l’issue d’un examen permettant à des personnes, qui justifient de 5 années de pratique professionnelle dans des fonctions communément confiées à des ingénieurs, d’obtenir un titre d’ingénieur diplômé par validation, sur entretien, de leurs expériences et acquis professionnels et soutenance de mémoire
  • Le titre d’Ingénieur DPE est enregistré de droit au RNCP au niveau I et confère à ses titulaires le grade de Master
  • La validation s’effectue dans une spécialité donnée et auprès de l’une des Écoles autorisées par l’État à organiser l’examen
  • Son libellé prend la forme suivante : « Ingénieur diplômé par l’État Spécialité… » (22 spécialités)

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