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Les cinq premières années de vie active des docteurs diplômés en 2010 – CEREQ

Le 21 mai 2017, dans Insertion

L’insertion des docteurs présente certaines spécificités, parmi lesquelles une période de transition des études vers l’emploi plus longue que les autres diplômés du supérieur pour accéder à l’emploi stable.

Pour en rendre compte, plus de 1 400 docteurs ont été réinterrogés en 2015 dans le cadre du dispositif Génération 2010, une extension financée par le MENSER-SIES.

Alors que la majorité des dispositifs d’observation dans les universités s’attache à fournir des photographies à un, deux et trois ans, le Céreq et la sous-direction des systèmes d’information et des études statistiques ont pris le parti d’observer le cheminement professionnel des docteurs durant les cinq premières années de vie active pour mieux saisir la diversité et la pluralité de leurs trajectoires professionnelles et donc appréhender leurs mobilités professionnelles en début de carrière.

Un premier résultat de cette observation est que leur désavantage sur le marché du travail vis-à-vis des diplômés des grandes écoles, souvent mis en exergue, s’atténue au bout de cinq ans avec cependant de fortes disparités entre disciplines : si leur taux de chômage reste en moyenne supérieur (7% pour les docteurs contre 5% pour les ingénieurs), ils accèdent davantage aux emplois de cadres et les rémunérations sont équivalentes (autour de 2 400 euros).

Un autre résultat majeur est la décroissance progressive du taux d’emploi à durée déterminée au cours de la période, notamment dans les emplois de la recherche publique où la part des EDD passe de 36% à 11% entre janvier 2011 et juillet 2015.

Enfin, les emplois du privé apparaissent plus qu’avant une opportunité réelle pour les docteurs.

La dimension longitudinale de l’enquête Génération permet ainsi de dégager 8 trajectoires professionnelles types des docteurs au cours des cinq premières années de vie active.

  • Trois d’entre elles décrivent des parcours en lien avec les emplois de la recherche publique, regroupant 42% des docteurs diplômés en 2010 :
    • classe 1 : les docteurs ayant connu un accès rapide à la stabilité dans la recherche publique ou académique (20%)
    • classe 2 : les docteurs ayant passé en moyenne 23 mois dans un emploi non permanent avant d’accéder à la stabilité dans la recherche publique (11%)
    • classe 3 : les docteurs ayant principalement vécu l’instabilité dans la recherche publique avec un enchaînement d’EDD (11%)
  • Deux classes traduisent des débuts de carrière dans les emplois publics hors recherche  (14% des diplômés en 2010)
    • classe 4 : les docteurs ayant un accès rapide aux emplois stables du public hors recherche (8%)
    • classe 5 : les docteurs ayant eu une trajectoire marquée par l’instabilité dans cette catégorie d’emplois (6%)
  • Deux classes se déroulent principalement dans le privé et comportent plus d’emplois stables (31% des diplômés en 2010)
    • classe 6 : les docteurs (principalement ceux ayant bénéficié d’une CIFRE) s’étant insérés rapidement dans des emplois stables de la recherche privée (17%)
    • classe 7 : les docteurs ayant eu un accès rapide aux emplois stables du privé hors recherche (14%)
  • Une dernière classe décrivant des trajectoires professionnelles marquées par l’éloignement et l’instabilité dans l’emploi (13% des diplômés en 2010) : ces docteurs ont passé en moyenne 23 mois au chômage, en inactivité ou en formation/reprises d’études et 28 mois dans un EDD, quel que soit le secteur considéré

Cette approche longitudinale montre enfin que ces trajectoires professionnelles sont fortement influencées par la discipline de thèse avec une situation délicate à plusieurs titres pour les docteurs en sciences de la vie (SVT).

Les cinq premières années de vie active des docteurs diplômés en 2010 – Céreq Études n°9 – mai 2017

Synthèse – Céreq Bref N°354, Mai 2017